Les sites et applications web, comme toutes les activités numériques, entrainent des dommages sur l’environnement notamment à cause de l’électricité consommée lors du développement et de la maintenance. Nous allons voir qu’il est possible de réduire cet impact environnemental tout en optimisant l’utilisation de nos sites.
En 2023, la pollution numérique représentait 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. En France, ce taux est de 2,5%. La tendance est à la hausse compte tenu de notre consommation numérique et de sa forte présence dans nos habitudes. La mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique dirigée par le Sénat prévoit même une augmentation de plus de 60% d’ici 2040, soit un taux de 6.7% des émissions nationales.
Cette pollution numérique est engendrée par plusieurs choses :
- La fabrication de matériel numérique. Pour créer un ordinateur, une télévision ou un smartphone, plusieurs tonnes de matières premières sont extraites. Vient ensuite la fabrication puis la distribution de ces produits et tout ce qui l’entoure (publicité, actions commerciales,…). Tous ces processus sont très polluant, surtout quand nous savons que seulement 17,4 % de déchets électroniques ont été correctement collectés et recyclés en 2019, permettant d’éviter le rejet de 15 millions de tonnes d’équivalents CO2 dans l’environnement selon le Global E-waste Statistics Partnership (GESP).
- Le fonctionnement d’internet. On peut citer par exemple la fabrication des câbles, les services de données hébergées en ligne (Cloud) ou l’utilisation de plateformes vidéo très demandantes en bandes passantes, faisant appelle à des serveurs consommant beaucoup d’énergie.
- Pollution numérique
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Toute forme de pollution engendrée par le secteur informatique : émission de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques…
Dans cette partie nous nous intéresserons aux actions que nous pouvons mener pour limiter notre empreinte carbone dans nos développements informatiques.
Nous appelons Green UX l’ensemble des actions à réaliser visant à réduire l’impact environnemental lors de la conception et l’utilisation d’une application web.
Voici les différents axes d’améliorations possibles.
Nous pouvons limiter le nombre de couleurs afin que les écrans consomment moins d’énergie. On peut réduire les ressources mobilisées en utilisant des typographies système et en évitant d’utiliser des animations surtout si elles ne sont pas pertinentes.
Plus les médias sont lourds, plus ils demandent de l’espace pour être stocké et de la bande passante pour être affichés. Réduire leurs poids est donc une bonne chose.
Il est capital d’avoir des pages bien construites et une hiérarchie logique entre elles. Le but est à la fois de limiter le nombre de pages, et de fournir du contenu qualitatif, non redondant et qui peut être compris rapidement dès la première lecture.
En réalisant un premier travail d’UX sur des prototypes et en concevant un Design System, nous pouvons nous rendre compte de la pertinence de notre future intégration. Nous vérifions que la navigation et l’ergonomie sont pertinentes. De plus les oublis et erreurs sont plus facilement identifiables lors de cette phase alors qu’ils seraient moins évidents à voir lors de l’intégration (voir notre article sur la réalisation de maquettes). Le parcours utilisateur est donc une composante essentielle dans l’écoconception.
Les serveurs et data-centers (centre de données) ont besoin d’énormément d’énergie pour fonctionner. Une énergie qui provient en grande majorité d’énergie fossile comme le charbon.
En chine les data-centers sont alimentés à 73% par de l’énergie produite par les centrales au charbon, viennent ensuite les énergies renouvelables (17%), puis le nucléaire (4%).
En France, l’impact sur les gaz à effet de serre est moindre puisque l’énergie utilisée par nos serveurs provient à 75% de l’énergie nucléaire. Malgré tout, le sujet du recyclage des déchets de cette industrie reste encore à résoudre. Cependant, il s’agit seulement des serveurs établis en France. Or, une grande partie des sites et plateformes consultés par les français et françaises sont hébergées à l’étranger.
Des hébergeurs utilisant des énergies renouvelables à 100% existent. C’est le cas de PlanetHoster, Ex2, Digital Forest, …
Ces solutions d’hébergement sont généralement plus coûteuses puisque l’énergie verte est moins développée et sa productivité est inférieure comparée aux énergies polluantes.
Chez Imagile, notre partenaire hébergeur Alwaysdata a lui aussi une politique écologique. Alwaysdata utilise des équipements pour assurer une politique énergétique de bas niveau ainsi que des centres de données possédant leurs labels verts.
L’éco conception n’est pas un effet de mode. C’est une réflexion qui doit être menée par tous les acteurs du numérique.
Nous allons vers une augmentation irrémédiable de la consommation digitale et elle n’est pas maintenable sur la durée. Mais des solutions existent pour limiter notre empreinte environnementale, sans pour autant avoir des répercussions négatives sur nos développements, bien au contraire. Le Green UX a l’avantage de rendre nos intégrations plus écoresponsables mais également d’améliorer l’accessibilité sur certains points.