L’intelligence artificielle (IA) provoque de nombreux débats sur ses utilisations et sur ses impacts notamment sur l’avenir des métiers du web.
Beaucoup se demandent si le métier de webdesigner a encore de l’avenir ou s’il est voué à disparaitre. Nous verrons quelles sont les limites à l’utilisation de l’IA et comment elle peut être une alliée dans la conception de design et les limites à son utilisation.
Il existe 2 types d’IA : l’IA faible et l’IA forte.
- IA faible
-
L’IA faible est utilisée pour des tâches précises. Les IA pouvant générer du contenu sont appellées « intelligence artificiel générative ». Elles traitent et analysent des données et peuvent proposer des résultats pertinents. Ce type de technologie est utilisée entre autres dans les assistants vocaux, les catalogues vidéo personnalisés, la reconnaissance faciale, la génération de contenu … . Chat GPT est lui-même une IA faible.
- IA forte
-
À la différence de l’IA faible, l’IA forte se rapproche davantage de l’intelligence humaine. Elle aurait la capacité de s’adapter en fonction des contextes, possèderait une conscience et serait capable de comprendre et d’apprendre par elle-même. Elle serait alors complètement autonome, ce qui créer beaucoup de réticence à sa mise en place, par peur que nous soyons un jour surpassé par ce que nous aurions pu créer. Nous ne sommes actuellement pas encore capables de développer ce type d’IA.
Pour nous adresser à une IA, nous communiquons par des indications, également appelé prompt.
- Prompt
-
Un prompt est une instruction soumise à une IA pour générer une réponse de sa part. Cette instruction est généralement adressée sous forme de texte ou vocale (lorsqu’on veut communiquer avec un objet connecté par exemple. Dans un modèle d’IA générant du texte, un prompt sera généralement une question posée au système, alors que dans le cadre de la génération d’une image, nous utiliserions une description plus ou moins détaillée du résultat que nous attendons.
Plus un prompt est précis, plus l’IA générera un résultat proche de nos attentes.
Aujourd’hui, de nombreux outils de création visuelle utilisent des programmes d’intelligence artificielle, les plus connus étant Midjourney et Dalle E (récemment intégré dans ChatGPT).
Nous allons voir quelles sont les limites à l’utilisation de ces outils dans le cadre d’une création graphique
Il n’est pas rare que l’IA ne fournisse pas la réponse attendue. Cela peut provenir d’une indication peu détaillée, mais également d’une mauvaise compréhension de l’IA.
Contrairement à l’IA forte capable de raisonner comme un humain, les IA que nous connaissons actuellement ne comprennent pas certains termes, formulations, jargons.
Cette absence de réflexion conduit alors à des erreurs de cheminement. Dans le cadre d’une création de design, ce genre d’erreur peut se traduire sous forme de maquette imprécise, trop éloigné du sujet principal.
Cette technologie ne fait que transmettre des informations sans être en mesure de la vérifier. Dans le cadre de la création d’une maquette, nous ajoutons du contenus le plus réaliste et proche de celui qui sera afficher sur le futur site. Il peut être risqué d’utiliser l’IA pour générer automatiquement du contenus sans vérifier ce qu’il a généré
Les visuels que l’IA génère s’inspirent de contenu qu’elle a déjà dans sa base de données. Elle ne peut pas créer elle-même des designs uniques et originaux et fera toujours référence à des contenus existants.
Sachant que l’IA puise son inspiration dans des réalisations existantes, la question du respect des droits d’auteur se pose. La réglementation à ce sujet est encore flou, mais d’ordre général il est admis que :
- Les IA n’ont pas de personnalité juridique et seul un humain peut être l’auteur d’une œuvre protégée par le droit d’auteur.
- L’appropriation des droits d’auteur dépend des conditions d’utilisations de chaque plateforme utilisant l’IA. Une plateforme peut ainsi s’approprier tous les droits d’auteur par le simple fait que l’œuvre a été réalisée sur son système.
- Une certaine implication humaine créative doit être démontrée. Un prompt de quelques mots ne permet pas d’obtenir des droits d’auteur. L’auteur doit démontrer qu’il a véritablement contribué à la réalisation de l’œuvre par une description complexe.
À noter que chaque juridiction est différente d’un pays à l’autre.
Comme l’IA s’inspire de ce qu’il connait, il risque de nous proposer des designs sans avoir testé et optimisé l’ux. Le fonctionnement de l’IA repose sur des bases de données. Les notions de comportement, émotion et besoin utilisateurs lui sont étrangères. Il en est de même pour les sujets de l’accessibilité.
En utilisant directement ces templates, nous risquons de perdre des utilisateurs alors qu’un travail sur ce sujet en amont aurait pu éviter toutes frustrations.
Des bogues visuels sont souvent présents sur les visuels générés par IA. Textes flous, sauts de ligne accidentels, photos irréelles sont autant de problèmes rencontrés lors de la création de design. Il faut parfois s’y prendre à plusieurs fois pour obtenir un résultat convenable.
Besoin d’une refonte design pour votre site ?
Vous souhaitez que votre site soit à la fois attractif et performant ? Nos services de design UX et de maintenance évolutive peuvent vous aider à atteindre vos objectifs de conversion et de satisfaction client.
Plutôt que de voir l’IA comme un remplaçant, il faut le considérer comme une aide à la créativité. Nous pouvons nous inspirer des maquettes qu’elle a pu générer par rapport à un contexte qu’on lui aurait donné. Le webdesigner peut ainsi reprendre les éléments qui lui semblent pertinents et les utiliser à son tour dans une maquette beaucoup plus précise où il aura mené une réflexion sur l’ux, chose que l’IA n’est pas en mesure de faire.
Au début d’un projet, la mise en place du wireframe (structure du futur site définissant l’emplacement des blocs, voir notre article sur le design d’application web) peut prendre du temps. À l’aide de l’IA, nous pouvons en quelques secondes mettre en place une première esquisse et la personnaliser par la suite. Il faut cependant ne pas se laisser enfermer par les propositions de l’outil, et toujours avoir un regard critique notamment sur l’ux. C’est d’autant plus important de le faire lors de cette première étape, car la structure sera reprise pour l’intégration de la charte graphique qui constituera ensuite la maquette graphique de notre projet.
Nous pouvons également gagner du temps si nous précisons bien le genre de contenu que nous souhaitons voir sur une maquette. L’IA insérera ainsi les contenus (texte et images) correspondant à nos demandes, nous évitant une phase de recherche chronophage.
L’intelligence artificielle peut se baser sur les mots clés présents dans nos prompts et générer du contenu relativement proche, nous évitant ainsi l’utilisation de lorem ipsum qui peut bloquer la projection d’un client dans une maquette.
L’outil de maquettage Figma que nous utilisons lors de nos créations de maquettes travaille sur l’intégration d’une IA pour créer des designs à l’aide d’un simple texte. Dans cette nouvelle évolution, il sera également possible de demander à l’IA de s’inspirer de template existant et d’adapter le contenu et la charte graphique dessus.
Ce modèle pourra ensuite être facilement éditable puisqu’il utilisera le système de calque de Figma, comme une maquette fait manuellement. Nous pourrions alors remanier complètement ce qui a été généré pour l’optimiser et le personnaliser.
L’IA n’est pas près de remplacer un designer, mais peut se contenter d’être un outil complémentaire. Quand bien même elle serait capable d’émettre des réflexions et faire preuve de créativité, elle sera toujours limitée par son manque de connaissance du contexte et des subtilités d’un projet ou d’un client. Le designer gardera toujours un rôle crucial dans la relation client pour analyser une demande et concevoir des interfaces uniques et personnalisées.
Restons à l’écoute de l’évolution de cette technologie et faisons en sorte qu’elle nous permette de progresser dans nos métiers et proposer des réalisations toujours plus qualitatives.